Un pied robotique, une princesse perdue et de la mécanique

A New Beijing, Cinder est une cyborg. Autant dire une paria. Elle partage sa vie entre l’atelier où elle répare des robots et sa famille adoptive. A seize ans, la jeune fille a pour seul horizon les tâches plus ou moins dégradantes qu’elle doit accomplir pour ses sœurs et sa marâtre.
Mais le jour où le prince Kai lui apporte son robot de compagnie – son seul ami -, le destin de Cinder prend un tour inattendu. La forte attirance qu’éprouvent le beau prince et la jeune cyborg n’a aucune chance de s’épanouir, surtout que le royaume est menacé par la terrible reine de la Lune !
Débute alors pour Cinder une aventure incroyable, où elle découvrira que le sort de l’humanité est peut-être entre ses mains.

   Après en avoir entendu parler un peu partout en bien, j’avais très envie de lire Cinder de Marissa Meyer, ainsi que l’ensemble de la série. Un mélange des contes de mon enfance et de science-fiction ? J’étais curieuse de savoir ce que cela pouvait donner. Donc, lorsque le livre a été annoncé comme la lecture de janvier du book club Le club des rats de bibliothèque, j’ai été ravie et j’ai sauté sur l’occasion pour l’emprunter à la médiathèque. J’ai apprécié ce premier tome, bien qu’il ne m’ait pas transporté et, qu’au final, il n’ait rien d’exceptionnel. Je l’ai trouvé sympathique et l’assimile à une lecture détente.

   Le gros point positif de ce roman, c’est le fait que la réécriture du conte de Cendrillon en elle-même soit très bien faite. Les éléments clés du conte sont très bien utilisés au sein de l’intrigue principale. L’auteur a su se les approprier d’une manière bien à elle, parfois un tantinet ironique comme la scène du bal où Cinder est loin d’être la plus belle ou l’élément du pied robotique à la place de la pantoufle de verre, qui m’a plutôt bien plu. Ainsi, la réécriture en soi est très bien pensée et c’est ce que j’ai préféré découvrir. L’intrigue principale, le fil rouge que l’on voit se mettre en place dans ce premier roman et qui continueras très certainement de se développer dans les prochains, est l’élément qui coince un peu. Dès le début on devine l’élément le plus important sur lequel repose tout ce premier tome, ce qui est légèrement embêtant dans l’appréciation de la lecture. Si cela avait été partie intégrante du conte d’origine, le manque de subtilité et de suspense aurait peut-être été plus facile à comprendre. Cependant, malgré le fait que l’on devine à peu près toute l’intrigue du livre, je voulais tout de même voir comment cela allait se mettre en place, notamment autour des éléments du conte d’origine, qui sont eux très bien menés. C’était alors tout de même plaisant de lire ce livre, bien que le plaisir soit un peu détaché et que l’histoire en elle-même ne me transcende pas par sa simplicité et sa transparence.

   Les personnages, bien qu’ils ne soient pas énormément creusés et complexes, sont aussi un atout de ce premier tome. Ils sont attachants et n’ont pas du tout la dimension agaçante qu’aurait pu leur donner le statut de personnages de conte. Ainsi, ils sont tout de même nuancés et agréables à suivre. Le fait que la relation entre Cinder et le prince Kaito ne soit pas pleine de niaiserie est aussi un élément qui m’a agréablement surprise. J’avais très peur du personnage du prince, mais il s’est révélé intéressant au fil des pages. Celui de Cinder aussi m’a bien plu : on retrouve la jeune fille un peu soumise à sa famille adoptive et rêveuse du conte, mais elle sait aussi prendre ses décisions et faire preuve de courage. J’ai apprécié le fait qu’elle ne tombe dans aucun extrême, ni complétement fragile et soumise, ni rebelle badasse qui fonce dans le tas. Cela la rend beaucoup plus authentique et réaliste. J’ai bien aimé la reine Levana aussi, qui est, elle, le reflet parfait de la méchante reine et sorcière qui peuple beaucoup de contes. On ne sait pas grand-chose d’elle ; elle est cruelle pour le simple plaisir d’asseoir son autorité et ça me va. Sa figure menaçante et la présence tout le long du roman de la lethumose, une maladie mortelle, donne à l’univers de l’auteur un côté froid et dur qui n’est pas sans faire penser à la cruauté qui ressort des véritables contes d’origines.

  Ce qui m’a pas mal déçue c’est l’univers. J’ai trouvé le monde de Cinder très intéressant mais pas assez creusé. J’aurai aimé qu’il soit bien plus exploité et surtout bien plus décrit. L’intrigue se déroule dans une ville immense, mais on n’est vraiment familiarisé qu’avec trois lieux : l’appartement de la famille adoptive de Cinder, son établi où elle reçoit ses clients et le palais, surtout via les laboratoires. Alors je sais que dans les contes, les lieux sont censés être flous pour renforcer le côté merveilleux et magique ; cependant l’auteur nous fait miroiter un univers qui pourrait être complexe et très bien construits avec un système et une histoire propre à lui, mais on en voit que de légers éléments. De plus, ce rapprochement entre le monde du roman et le conte me semble un peu douteux, car le merveilleux n’est pas franchement présent. Les « pouvoirs » des Lunaires sont expliqués en termes assez scientifiques, et à part cela aucun signe évident de magie. Tout est un minimum expliqué, étant donné que ce n’est plus seulement un conte, mais surtout un roman. Je pense donc que la construction de l’univers aurait pu être un peu plus aboutit. Cependant, ce n’est qu’un premier tome et peut-être que cette dimension est plus développée dans les prochains romans.

   Le style est assez bien construit sans être recherché. Il n’est, à mon sens, pas particulier ou marquant. Je n’ai pas trouvé de plume bien définie propre à l’auteur qui aurait permis de la démarquer et qui aurait pu jouer dans la construction de son univers. Cependant, l’écriture est fluide, très agréable et rapide à lire. Je ne me suis pas ennuyée une seule fois pendant ma lecture et on se laisse prendre assez facilement.

   Cinder fut donc une lecture très sympathique le temps d’un week-end détente. J’ai hâte de découvrir l’appropriation des autres contes par Marissa Meyer, bien plus que l’intrigue principale. Je recommande ce livre à toute personne appréciant les contes ou une lecture sans prise de tête.

L&C

5 commentaires sur “Un pied robotique, une princesse perdue et de la mécanique

  1. Je me reconnais pas mal dans ta chronique, même si je suis un peu plus positive que toi^^
    Sachant que c’était une relecture, je connais déjà pas mal l’univers, qui je te rassure est bien plus développé dans les tomes suivants! Du coup, le fait que le premier se déroule dans peu de lieux différents ne m’a pas dérangé.
    Le merveilleux n’est pas présent par contre, c’est vraiment un monde de science-fiction, pas de magie.
    J’espère que la suite te plairai au moins autant que le premier 😉

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